Ça y est ! C'est pour demain, pour de
bon, pour de vrai.
Et d'un coup je me prends à faire
attention aux mille et un petits trucs que demain je n'aurai plus sous la
main:
- la douche bien chaude qu'on laisse couler un peu plus longtemps que d'habitude
- le bon repas partagé avec les amis et la famille : c'est bon, c'est chaud et même qu'il faut mâcher les morceaux de viande (je pourrais prendre un petit tupperware s'il en reste... enfin froid, et seul ce sera pas pareil)
- le dernier fichier grib, le dernier routage
- et enfin on se faufile dans des draps moelleux, doux et SECS.
Il faudrait dormir, mais on ne peut
pas s'empêcher de repasser tout l'équipement du bateau en détail,
des fois qu'on ait oublié quelque chose. Et oui ! Parce que même
le plus infime des détails devient une vraie galère (imaginez
juste que j'oublie ma brosse à dents...).
Évidemment on oublie pas le
réveil, les réveils. On sait parfaitement qu'on risque
pas de rater le départ pour cause de grasse mat'... mais quand
même, ça rassure.
Demain matin, en habit de marin, on
rejoint tous les petits copains qui n'auront pas passé une
meilleure nuit.
Dernière échéance avant de dire au
revoir au monde : on confie son téléphone portable (lui aussi va
faire la transat, avec 83 autres téléphones). C'est les premières
amarres qu'on largue. Ciao le Monde, au revoir la vie moderne, les
amis, les potins, les conseils, les rendez-vous, ….
Le jaugeur a plombé la survie, plus
personne n'a le droit de monter à bord.
C'est délicieux, c'est inquiétant, ça
fait boum-boum dans mon cœur, ça va un peu trop vite.
Je dis au revoir à tout le monde. Ma mère me regarde partir comme si je n'allais jamais revenir (maman ! Je vais juste faire un long tour en mer !!! Arrrrrête de pleurer !)
Je dis au revoir à tout le monde. Ma mère me regarde partir comme si je n'allais jamais revenir (maman ! Je vais juste faire un long tour en mer !!! Arrrrrête de pleurer !)
La dernière
amarre est lâchée, mon petit bateau remue, dandine, il est aussi
content que moi de partir, presque soulagé. Silence. Nous voilà
seuls tous les deux ! Je hisse les voiles. Le bateau frémit et moi
aussi.
En avant
l'aventure ! En avant la vraie vie !
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