Comme le souligne David, nos ministes sont sans doute dans une des parties de la transat la plus intéressante. Alizé établi, passages d’iles à négocier, température agréable, poissons volant et tutti quanti... Bref, ils savent pourquoi ils sont venus !
On arrive aussi dans une phase où il faut commencer à se faire sa propre idée de la météo. Les analyses et autres routages établis sur les bases de cartes iso et de fichiers Gribs du départ commencent à dater. Il faut donc se contenter de la météo de sécurité diffusée sur Monaco Radio, de son baromètre, de son thermomètre, de ses yeux de ses oreilles… et des schémas météo connus pour établir une stratégie. Bref, un savant cocktail d’observation, d’analyse, d’expérience, le tout saupoudré d’un peu d’approximation !
La notion de tactique – placement par rapport aux concurrents, est encore plus floue. Comme on le sait, pas de positions communiquées par BLU. Juste un classement et des distances au but. Reste la VHF...
Tous les jours, des vacations VHF obligatoires dans lesquelles les concurrents annoncent leur position au bateau accompagnateur… si bateau accompagnateur il y a ! En 2007, mis à par le premier jour, je n’ai pas eu de bateau accompagnateur à portée VHF de toute la deuxième étape. La faute à une option un peu isolée les premiers jours, puis à un dispersement inévitable de la flotte par la suite. Certains concurrents organisent des relais VHF pour communiquer leur position jusqu’à un bateau accompagnateur, mais ce fonctionnement a ses limites…
Reste le contact direct entre les concurrents. Rien dans le règlement n’incite, ou n’interdit le contact entre concurrents, et en particulier l’échange de position. Dans ce domaine, tous les comportements existent : du silence radio pour les plus discrets à la communication à outrance pour les bavards. Mais d’une manière générale, plus le temps passe, plus les langues se délient. Lors de ma première mini en 2003, à 24h de mon arrivée à Bahia, j’avais un concurrent fort sympathique, installé à quelques centaines de mètres de mon tableau arrière qui se sentait obligé de m’avertir à chaque fois qu’il grappillait quelques longueurs !!! Je vous rassure, depuis, l’animal (dont l’expérience a poussé en même temps que les oreilles) a appris à se montrer plus discret !
Lorsqu’on regarde les traces des concurrents sur cette deuxième étape, on constate la formation de petits groupes. Mais comment expliquer ce marquage ? Navigation à vue? Oui, parfois !! Vacations obligatoires? Surement ! Communications entre concurrents? Sans doute un peu! Mais de quelle nature?
- Salut ! Ca va ?
- Pas mal et toi ?
- Ca va… Tout va bien à bord ? Pas de problème ?
- Non, tout va bien.
- Ben moi, j’ai abimé un spi!
- Ah…
- Mais j’ai réparé !! Pour ça que j’ai perdu un peu. J’ai pas bien entendu la vacation, ce matin, tu me donnes ta position ?
- Allongé !
- (Rire jaune). Non, sans rire, tu veux pas qu’on s’échange nos positions ?
- Sais pas, je me tâte…
- T’es allongé et tu te tâtes ? Je te laisse alors !
- Ben on se les échange à la prochaine vacation… Par contre, tu sais pas où il est passé, machin, il nous a collé 10 miles la nuit dernière ?
- Ben, c’est quoi déjà ta position ? ;o)
Alors, vous, vous la donnez, votre position ???
Yann
décidemment, les ministes on ne vous refera pas. c'est vraiment une maladie qui vous a atteint!!
RépondreSupprimerMême à terre, il faut que vous vous imaginiez ce que vos potes sur l'eau peuvent bien se raconter!
En tous cas, cette fois c'est pas mal, on peut faire la course avec eux en virtuel et c'est quand même vachement plus confort.
Assis devant l'ordi (les deux mains sur le clavier).
RépondreSupprimerEt vous les "experts" vous nous raconter pas grand chose .
RépondreSupprimerAller vos analyses et commentaires sur cette super régate
Une confirmation, le dernier Manuard va très très vite (Caracci), impressionnant de voir comment il transperse la flotte depuis sa malheureuse option.
RépondreSupprimerLe pot au noir c'est très dur à vivre quand tu es devant et que tu as tt à perdre.
Par contre ça remet une dernière fois du jeu pour ceux qui sont derrière... et derrière les écrans aussi.
Cette fois ci, le pot s'annonce plutôt long à traverser pour les premiers, et bien humide pour les retardataires vu le bazar qui se profile en fin de semaine.
RépondreSupprimerLe Pot au Noir c'est vraiment incroyable comme endroit. C'est un endroit sans couleurs, mais avec une variétés de gris que tu vois pas ailleurs. Quand tu y rentres, tu sais pas si c'est pour 1 jour ou une semaine, ni quel va être le résultat de cette loterie océanique sur ta performance sportive. En plus quand tu en sors, tu n'es jamais certain que ça va pas te retomber sur la gueule.
C'est l'endroit le plus glauque de la transat, celui où tu es le plus seul(e). Si le purgatoire existait, il pourrait bien ressembler à ça. Avec son lot de délires et tout ça...
Le pire, c'est que j'ai hâte d'y retourner, pas parceque c'est un passage obligé sur la route du Brésil, mais juste pour refaire ce plein de sensations bizares, et en ressortir!
Brr...
Je me demande si Ruyant n'est pas entrain de creuser un peu ... mais ensuite, les conditions (près) ne seront-elles pas plus favorables pour Bébert ? Suspense, suspense ! Christian
RépondreSupprimerBen moi je trouve que c'est assez génial de suivre tout ces bateaux, tout ces mecs et ces filles, toutes ces histoires qui se croisent, se doublent, se plantent d'option, qui reviennent comme des balles...
RépondreSupprimerJ'ai voté contre le téléphone, si j'avais encore à me prononcer, je voterai encore contre mais c'est vrai que si j'avais pu envoyer un petit message d'encouragement à Caro, je l'aurai fait avec plaisir. Je trouve qu'elle fait preuve de niaque et je lui souhaite d'arriver à vivre sa mini jusqu'au bout sans trop de galères de pilote.
En attendant, Dada a raison, le pot au noir se présente franchement devant eux et je ne suis pas sûr qu'ils aient la chance de le traversé en quelques heures... alors, de mon sud venté mais ensoleillé, je pense aux litres de flotte qu'ils ne vont pas tarder à tous se prendre sur la tronche. Mais je donnerai beaucoup pour être avec eux... derrière l'ordi, c'est moins drôle je trouve...
ce qui est bien sympa aussi,c'est qu'on retrouve tous les copains et copines qui interviennent sur ce blog,fort bonne idée ma foi..moi aussi je suis avec kro qui n'a vraiment de bol à chaque transat,avec Olivier qui nous fait une superbe 2ème étape,avec Thomas qu'on devine le couteau entre les dents,avec Marine aussi,en fait avec tous,parce que cette course est unique,et du premier au dernier chapeau bas vraiment.je n'ai vraiment pas de regret d'avoir participé à cette belle histoire pendant plusieurs années,et surtout qu'elle continue comme ça...
RépondreSupprimerAntoine