jeudi 5 août 2010

Naviguer sans bout-dehors, c'est moins drôle !

Tandis que la belle bagarre continue en tête de course on note la remontée d’Andrea Carraci qui profite des déboires de Nicolas Boidevezi sur GDE n°719. Avec son bout dehors cassé, que peut faire le skipper de GDE ? Rétrogradé en 6e position, il a dû passer par un grand moment de solitude et d’intense déception. En vitesse instantanée ce matin, le compteur de son mini affichait 6.9 nœuds quand les autres naviguent environ à 8-10 nds.
On ne sait pas bien s’il a réussi à bricoler quelque chose. Si le tangon est cassé au niveau de l’articulation du balcon avant, c’est difficile à rattraper, sauf s’il a songé au préalable à un système de remplacement.Si le tube en carbone s’est brisé au milieu on peut imaginer qu’il peut naviguer avec un moignon de bout dehors, en admettant qu’il a réussi à fixer sur la nouvelle extrémité une sous barbe raccourcie, et deux bras de tangon. Mieux encore, s’il a embarqué avec lui un kit de réparation approprié il pourrait envisager d’améliorer son sort. Encore faut il anticiper ces travaux de composites avant le départ, grâce à une trousse magique composée de résine à prise rapide, de tissus de verre,idéalement d’un manchon (morceaux de tube de diamètre supérieur) et de petites lattes de carbones pour réaliser une belle attelle. Encore faut il également accepter de s’arrêter un instant pour réaliser le collage en toute efficacité. Encore faut il enfin que cette réparation tienne le choc puisque les bouts dehors encaissent tout de même une belle pression surtout lorsqu’ils sont employés aux allures de reaching pour porter un Code 5 ou un gennak de brise. Pas simple. Et surtout pas évident si le mini avance au travers, l’ambiance peut être assez humide et néanmoins rapide même sous solent seul. On imagine que Nicolas a gambergé sur la question. Il a peut être imaginé d'autres solutions ?
A ce stade, il pourrait aussi être sauvé par le vent, idéalement fort et par le travers. A cette allure, un solent et la Grand Voile arisé permettent d’obtenir des belles moyennes. Mais les prévisions météo ne vont pas tellement dans ce sens… Si on peut imaginer d’amurer un code 5 directement à l’étrave, c’est plus difficile avec le gennaker, dont la longueur du guindant est mesurée strictement entre le bout dehors et le capelage. Quant aux autres voiles de portant ….sans bout dehors, et l’extension de 3.30m en moyenne offerte, permettant de porter les fameux spis des mini, on se retrouve avec des voiles dont les bordures (environ 9/10mètres pour un grand spi) se retrouvent totalement disproportionnées. Si le grand spi doit rester caché derrière la grand voile il ne sert pas à grand-chose.On peut éventuellement amurer son spi sur l’étrave, mais en utilisant une voile plus petite pour pouvoir le laisser flotter mieux vers l’avant.
Naturellement tout ceci relève alors du bidouillage et les performances vont s’en ressentir, surtout à l’approche des Açores où le vent risque de mollir. L’absence de grand spi achèvera les espoirs de Nicolas. Mais l’important à ce stade c’est pour lui de perdre le moins de terrain possible en songeant à la 2ne étape et tous les possibles ! Courage …

Caroline

1 commentaire:

  1. Son avarie ne semble pas trop le pénaliser, il va moins vite mais reste coller au 630 et 198. Il a certrainement trouvé une solution. Espérons que ça tienne bon jusqu'aux Açores.

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