dimanche 19 août 2012

Ce que les prévisions du départ laissaient subodorer est en train d'advenir: une dorsal s'étendant de l'ouest du Portugal à la pointe de la Bretagne bloque l'entrée du Golfe de Gascogne. Dans l'ouest de l'Irlande, une dépression stationnaire maintient mollement un flux de SW.

Pour les marins engagés dans cette deuxième étape, il a donc fallu choisir entre une route plus courte et moins ventée (la route directe) et un détour par le nord pour aller chercher plus de pression. Aujourd'hui, les dès sont jetés: les sudistes vont buter en premier dans la molle alors que les nordistes ont une chance de passer en ralentissant peu et moins longtemps.

Ci-dessous, un petit graphique plus bavard qu'un long discours. En ordonnées, la latitude. En abscisses, le temps perdu à l'arrivée en heures. On imagine une flotte de Minis étalés du 45 N au 48 N sur un axe perpendiculaire à la route directe vers les Sables et passant par la position du 788 (il faut bien une référence !). Même avec 7 points, c'est presque linéaire.


Si  les polaires utilisées sont réalistes et si le fichier météo l'est aussi (on connait les imprécisions des GFS sur les zones de hautes pressions), il semble délicat d'annoncer une arrivée de Benoit Marie (667) devant Nicolas Boidevezi (719).

La carto de 16h00 est toujours très intéressante puisqu'elle montre les changements de route opérés par les solitaires après l'écoute du bulletin de 11h02 TU. Aujourd'hui, Aymeric Chappelier (788) a empanné au déjeuner conformément au pragmatisme qui lui avait si bien réussi sur la première étape.

Nico Boidevezi a repris 70 milles en 24h sur la tête de la course, on voit mal comment il ne serait pas leader demain matin. Reste à voir si ses concurrents vont se recaler derrière lui ou bien tenter leur chance à travers la bulle.

La situation en série est plus complexe. Là aussi, il y a une prime aux nordistes mais les partisans d'une route médiane (Simon et Aymeric) ont un petit matelas d'avance qui doit leur permettre de se recaler devant les collègues septentrionaux.

Il n'y a toujours pas de nouvelles d'une éventuelle avarie sur le Mini de Justine mais sa trace de samedi matin (ci-dessous) laisse penser à une sortie de piste douloureuse dans laquelle elle aurait laissé un bout-dehors, par exemple. La course n'est pas finie mais sa position dans la flotte, les blessures du bateau et le coup au moral ne vont pas l'aider à préserver sa place au classement général.


Pour finir, une petite pensée pour le directeur de course qui a dû se ronger les sangs en voyant qu'une partie de la flotte attaquait l'étape sur la route directe. Un démâtage parmi ces sudistes les aurait amené à croiser la route du cyclone Gordon en fin de vie... (voir ici).

4 commentaires:

  1. Ahhh... Lucas!

    L'implacable loi des chiffres s'abat impitoyablement sur le drame qui se déroule sous nos yeux!

    Ce qui est assez significatif, c'est que les routages au jour du départ laissaient apparaitre, comme tu le souligne fort à propos, une telle issue: pression au nord et Golfe de Gascogne se fermant d'abord au Sud.

    Les vitesses des sudistes n'indiquant pas des conditions de vent dantesques, probablement moins de 15 noeuds moyens, il sera intéressant de savoir ce qui les a motivés à rester sur ce positionnement malgré l'évolution des classements et des observations: état de la mer? bulletins météo BLU? Analystes avant le départ?

    En tout cas, superbe retour de Nico Boidevezi qui doit être à la fête sur son canote. Il va être difficile de l'arrêter.

    Quant à Justine, qui heureusement semble bien repartie, si je devais parier une bière, je miserai plutôt sur le sempiternel pétage de safran si cher (!) aux Nacira. A mon avis, un gros vrac ne peut pas justifier un tel crochet, alors que cette trajectoire me rappelle certaines de mes traces sur un seul safran, le temps de réparer la tringlerie.. Mais je n'ai aucune inquiétude sur le moral et le mental de Justine: c'est désormais elle la chasseuse!

    Dura Lex Sed Lex... mais le Golfe de Gascogne nous réserve encore bien des surprises, et tant que la ligne n'est pas franchie...

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    1. Au chaud, la souris à la main, tout semble glisser si facilement !

      Entièrement d'accord avec toi pour se méfier du schéma très lisse que nous propose le Golfe de Gascogne. C'est dans la molle que les différentiels de vitesse sont les plus importants et les écarts en distance au but ne sont pas énormes.

      A partir de demain, on pourra jouer avec la maille fine... et toutes les précautions d'usage.

      Bref, il faut se préparer à un final haletant tel que la première étape nous en avait déjà offert !

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    2. Bien vu pour le bris de safran. (conjugué à une perte de spi)

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  2. Pardon: "...comme tu le soulignes..."

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