Il faut naviguer à bord pour
comprendre à quel point rester au sec est un défi.
A peine partis, les régatiers doivent
affronter la houle levée par la tempête Christian.
Certains ont eu la bonne idée de
partir avec des combinaisons sèches : manchons au cou, aux poignets
et aux chevilles... N'empêche que ce n'est tout de même pas du plus
grand confort (surtout quand on est allergique au caoutchouc).
D'autres plus optimistes, puristes,
idéalistes, minimalistes (cochez la case de votre choix) se
contentent du bon veux ciré. Ceux là n'échapperont pas à la vague
perfide rebondissant contre le flanc du mini qui du haut de ses 75 cm
de franc bord ne peut empêcher cette attaque en traître. La voilà
la vilaine qui éclabousse, mouille les cheveux (qui le resteront
jusqu'à la fin de la Transat... surtout pour les filles), se faufile
dans le col qu'on avait pourtant bien remonté jusqu'en haut des
oreilles. Elle finit par trouver le chemin entre les omoplates... et
là, on sait qu'il est déjà trop tard. Elle a gagné ! Plus aucun
obstacle. La vague froide glisse le long de la colonne vertébrale et
fini là où vous vous imaginez...
Il ne reste plus qu'une petite escale
sur la plage avant pour fignoler son niveau d'humidité. Ici, en plus
des montagnes russes, c'est Geyser-Land ! Et rien n'y fait : bas de
ciré bien serré, guêtres, chaussettes étanches... L'eau finit
encore par se frayer un bout de chemin entre les bottes et le ciré,
et toujours aussi froide, remonte ce coup-ci par capillarité le long
du sous-vêtement polaire.
Une fois qu'on est rincé des bottes au
bonnet, c'est l'heure de faire le point ! Dans la cabine, le nez sur
la carte marine pas toujours bien plastifiée (… enfin les
fabricants n'avaient sans doute pas imaginé une telle utilisation
!), nous voilà rebondissant sur les vagues comme Edgar Grospiron sur
une piste noire, dégoulinant sur notre carte où le crayon à papier
ne marque plus...
Et dans ces conditions, il y a 99 % de
chances que le duvet du bord ait eu la mauvaise idée de se glisser
sous nos fesses au lieu de rester bien rangé dans son sac étanche.
C'en est fini ! Mouillé dehors,
mouillé dedans ! L'eau s'est faufilée partout et il faudra composer
avec elle pour le reste de la course.
Bon courages les ministes !
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerBien vu! Bien écrit!
RépondreSupprimerMerci Marie pour tes instants de vie à bord
RépondreSupprimerAvec plaisir ! Et je vous en prépare des bien croustillants pour la suite !!!
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