Bientôt une semaine de course dans des
conditions super musclées, intenses et humides. Vraiment difficiles.
Manger chaud est un défi, dormir au sec n'est pas vraiment
envisageable, changer de sous-vêtements une aventure...
Au delà des efforts physiques, il faut
tenir la cadence imposée. Non, on ne fait pas de pause pour dormir
(comme le croyaient les enfants de l'école primaire que j'avais
rencontrés), ni pour manger, pas même pour se brosser les dents !
Le bateau file et on n'a pas trop le choix, on fonce avec lui.
Lorsque les galères arrivent, elles
ont fâcheusement tendance à s'additionner et rendent l'aventure
plus difficiles à gérer pour le moral qu'on retrouve vite au fond
des bottes ! Et même quand on ne subit pas de grosse casse, le
rythme imposé par la course use très fort le mental. Pas moyen
d'appeler l'équipe à terre, le petit chéri (marche aussi pour la
petite chérie quand le marin est un garçon) ou le papa/la maman
pour se donner un coup de boost et de motivation.
Alors dans ces moments là, j'avais mon
petit secret que je vous livre :
Mes copains, ma famille avaient investi
mon bateau la veille de mon départ. Et tatoué l'intérieur de mon
mini d'une multitude de petits mots d'encouragement, caché des
petits papiers dans mes sachets journaliers de nourriture, confié un
programme de musiques à écouter (une chanson par jour) ou enfin
posé quelques enveloppes à n'ouvrir qu'en cas de "coup de
blues".
Tellement rien, tellement négligeable,
vu depuis son canapé derrière son ordinateur. Mais tellement
énorme, tellement fort, tellement émouvant depuis le beau milieu de
l'océan Atlantique !
Seule ? Plus tout à fait... me voilà
à la recherche du petit mot bien caché dans un recoin et que je
n'aurais pas encore lu, impatiente d'allumer mon MP3 pour écouter le
morceau du jour en prenant toujours soin de ne pas écouter le
suivant, afin de s'assurer chaque jour 3 minutes de douceur.
Je me revois me demander si la
déchirure dans mon solent valait l'ouverture d'une enveloppe "coup
de blues", ou si je ne risquais pas d'épuiser mon stock un peu
trop vite, car difficile de présager de la suite de l'aventure.
Ces petits riens du tout qui chauffent
le coeur, nous font nous rappeler qu'ils y en a qui croient à notre
défi, à notre audace, à notre rêve et qui comptent sur notre
volonté pour nous retrouver de l'autre côté de l'océan.
Alors on respire un bon coup. Ce trop
plein d'émotion donne à nouveau la gnac pour réparer ces fichus
safrans, tangons, ferrures, pilotes, monter en haut de ce satané mat
pour rebrancher l'aérien, repasser la drisse, ou encore se visser à
la barre du bateau pour plusieurs heures...
Les marins en course n'ont pas de
contact avec la terre et c'est ce qui rend cette épreuve si intense.
On manque de tout à bord de ces mini bateaux, et c'est quand les
choses ou les personnes nous manquent qu'on se rend compte à quel
point elles sont importantes.
Très bon, Merci Marie
RépondreSupprimerSylvain 641
Encore une fois, merci Marie. J espère que yoann a le même plaisir à ouvrir chaque jour ses enveloppes et ecouter les petits mots enregistrés pour lui.
RépondreSupprimerperfect :)
RépondreSupprimerMoi j'avais carrément la playlist par jour :) Top ambiance tu es avec la personne qui ta donné la playlist !
Parfait !