lundi 9 août 2010

Piegeux arrêts techniques

Sans oublier de saluer la performance des hommes de têtes en série, on peut souligner aussi l'arrivée dans le Top 5 de deux bizuths de la course au large en mini, Jean-Marc Allaire et Jean-Marie Oger tout justes qualifiés avant le départ des Sables-Les Açores. Les temps de courses entre la 3e et 7e place laisse augurer un beau suspens pour la 2nde étape et le classement général qui s'effectue au temps.
On a une pensée pour les retardataires en série. Seule consolation, le temps d'escale leur permettra un bon repos puisque le départ de la 2nd étape aura lieu le 17août soit une escale de 7 à 10 jours selon les coureurs.
Les bateaux n'ont pas l'air d'avoir trop souffert, alors chacun devrait profiter de son escale pour se remettre de la fatigue, fêter l'arrivée et aller se balader sur l'Ile.

Certains devront se remettre de leur déception comme Thomas Normand sur "Financière de l'équiquier"
On peut se demander comment une panne de pile à combustible peut générer autant de retard. Ces petits générateurs offre un confort génial mais ont tendance à déresponsabiliser un peu les utilisateurs. On peut oublier la question de l'énergie avec un tel engin qui alimente la batterie régulièrement en dessous d'un certains seuil. Seule contrainte, surveiller le message lumineux qui indique le besoin en méthanol de l'ange gardien. Généralement, un panneau solaire permet d'offrir un peu d'énergie pendant la journée, et la pile prend le relai quand le soleil baisse. Ainsi on s'affranchit des contrôles de charge et des calculs de dépense énergétique. Quand tout fonctionne, la consommation d'énergie est prise en charge directement par la pile et on n'a (presque plus) à se soucier de rien. Ni du nombre d'heures pilote, ni du temps passer à écouter de la musique.
Dans le cas de Thomas, il est assez étonnant de voir que ses batteries aient rendu l'âme si rapidement. Il a dû faire marcher son pilote longuement dès le départ et s'apercevoir de la panne de pile un peu tard pour ménager ses batteries. Ensuite, le calcul n'est pas facile à opérer. Doit on continuer à tout prix et se mettre totalement dans le rouge ? adieu alors les ambitions sportives et bonjour la torture causé par l'affreux manque de sommeil. Ou bien essayer de trouver une solution en s'arrêtant quitte à se faire décrocher mais espérer revenir dans le paquet ?
Le choix n'est pas évident et l'arrêt technique peut s'avérer la pire des décisions si on se lance dans les calculs a posteriori, en ruminant son destin à la faveur d'une grosse molle.

A la Corogne par exemple, l'arrivée en baie offre une cruelle désillusion : le vent tombe, on se traîne pour faire les derniers milles, et l'on arrive en plein centre ville de la Corogne où il ne se passe pas grand chose sur le plan nautique. Le Shipchandler le mieux achalandé se situe dans l'est de la Corogne, dans la marina Sada, Ria de Betanzos (30min en taxi de la Corogne)
A condition d'avoir vite trouvé ce que l'on cherche, il faut ensuite s'extraire de la baie pour reprendre l'autoroute des Açores mais la bretelle d'entrée se fait attendre. Beaucoup, beaucoup de temps perdu donc...
Thomas a donc pu recoller le paquet arrière mais un peu tard. Cette mésaventure lui offre tout de même une excellente expérience pour la suite. Et il lui reste la deuxième étape pour espérer chahuter en tête de flotte.

9 commentaires:

  1. Il y a une remarque que je ne comprends pas en lisant les interviews des coureurs sur le site de la course.
    V Barnaud déclare : "On a vite vu que par rapport aux premiers ce serait difficile. Ils ont énormément de vitesse ; de plus ils ont choisi de monter le curseur assez haut. C’est un peu nouveau au sein de la classe Mini."
    Qu'est ce qui est nouveau au sein de la Classe Mini? de naviguer au maximum sur les courses longue distance?

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  2. Par curiosité, est ce que les anciens peuvent estimer le temps passé à barrer et le temps laissé au pilote dans les conditions météo plutôt stables de la 1ere étape?

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  3. Generaly in leg that long you'd sleep about 4 hours per day.

    Otherwise I think any technical problem that forces you to stop changes the game completely. If you were in racing mode before you have to find your motivation elswhere and stoping for 10 hours, days or continuing with much lower pace doesn't make a big difference.
    For Thomas Acores are now only qualifying race for Transat with possibility of testing his speed against competition in second leg. That said, there are small trophies for leg results also :)

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  4. 80% de pilote, 20% du bonhomme, et encore..

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  5. Just to clarify: sleep 4 hours a day means steering about 18-19 hours (depends on number of sailchanges)

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  6. 2 points de vue assez opposés sur l'utilisation du pilote :))

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  7. Pour revenir sur la première remarque de V. Barnaud, j'ignore s'il parlait de la vitesse des bateaux de nouvelle génération d'un cran haut dessus, ou du rythme imposé par les 1ers.
    Celui qui dose bien ses risques a les meilleures chances de l'emporter c'est sûr. Cela ne parait pas nouveau ;-)
    Pour cela Bertrand avait un bon entrainement car la dernière Transat 6.50 s'est courue à la même allure que cette première étape, voire plus rapidement.
    Jörg avait lui à coeur de prendre sa revanche sur la 1ère étape de la TRansat 650 2009, où son bateau menaçant de couler l'avait contraint à un arrêt définitif à la Corogne.
    Comme Andraz je penche sur une répartition plus élevée des heures de barre au crédit du coureur.
    Naviguer à une allure portante mais serrée ou naviguer au portant dans la mer formée ou la brise nécessite une attention à la barre de tous les instants si l'on veut optimiser sa vitesse. Un pilote "classique" ne fait pas toujours aussi bien.
    Je ne pense que pas les batteries de THomas aient été totalement mortes avant son arrêt à la Corogne cela serait vraiment surprenant après 2 j de course, mais plutôt qu'il a préféré anticiper la suite du parcours avec un générateur en état de marche.

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  8. Quoi qu'il en soit, la deuxième étape s'annonce palpitante pour l'ensemble de la flotte, certains ont une revanche à prendre, d'autres souhaitent juste rentrer à la maison... A propos, la météo ne s'annonce pas si paradisiaque que pour la première étape...

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  9. En parcourant le site de Thomas, j'ai été étonné d'apprendre que son arrêt à la Corogne n'avait servi à rien. Il a repris la course sans générateur ni pile à combustible. L'absence de soleil a empêché son panneau solaire de recharger, je n'imaginais pas le temps couvert sur le trajet. Il a barré 22h/jour, jolie moyenne.
    En tout cas je retiens qu'il faut éviter la Corogne en cas de pépin comme l'expliquait Kro439....pour 2014 :)

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